Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 15.djvu/429

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’ESCADRE


DE LA MEDITERRANEE





On sait l’attention que, de tout temps, la Revue a donnée aux questions qui touchent à la marine. Si un sentiment de convenance nous empêche de citer nous-mêmes les travaux divers qui ont signalé, sous ce rapport, la carrière de la Revue depuis vingt ans, peut-être nos lecteurs ne les ont-ils pas tous oubliés, et il nous est du moins permis de rappeler que plusieurs officiers distingués de la flotte ont déposé ici le résultat de leurs expériences et de leurs études. C’est sans doute à cette attention éveillée pour les intérêts de notre marine que nous devons les communications de documens qu’on veut bien nous faire.

Il y a quelque temps, nous avons reçu une forte liasse de papiers, tous relatifs à la situation de la flotte : les uns étaient des tableaux, des états de service en quelque sorte de nos forces navales ; les autres, des notes sur les chefs de notre escadre ou des souvenirs personnels de l’officier sur ses campagnes, écrits au jour le jour, sous l’impression des événemens. Au milieu de ces pages tracées à bord, au courant de la plume, après le feu du combat, quelquefois inachevées ou à demi effacées, nous avions surtout remarqué des notes plus précises, quelques épisodes même, se rattachant aux évolutions de notre escadre de la Méditerranée, et la pensée nous vint naturellement de les tirer de la poussière de ces manuscrits, de ne pas les laisser perdre pour nos lecteurs et pour le public. Il s’agissait de recueillir, de coordonner ces notes, de mettre en œuvre ces matériaux, de relier ensemble ces fragmens