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n’indique le mode qui sera suivi ultérieurement pour sa composition. C’est un rouage purement administratif, qui, à ce titre, peut rendre des services en facilitant les rapports des consistoires avec l’état, mais qui, à part cet avantage, ne paraît pas répondre aux vœux ex primés par les églises.

Quant à la confession d’Augsbourg, le décret maintient le consistoire supérieur et le directoire. Il dispose que le premier se réunira au moins une fois par an, sur la convocation du gouvernement, et il étend les pouvoirs du second. Il se rapproche beaucoup des propositions faites par l’assemblée de 1848, et surtout de celles du consistoire général dans sa session de 1850. Il garde du rester à l’égard des inspections de la confession d’Augsbourg le même silence qu’à l’égard des synodes des églises réformées ; mais il maintient les dispositions de la loi de l’an X, auxquelles il ne déroge point, et par conséquent, en ne parlant ni des inspections ni des synodes, il les confirme expressément. Le devoir du conseil central des réformés et du consistoire de la confession d’Augsbourg sera d’insister pour que des organes essentiels de leurs communions respectives reprennent l’activité et la vie si longtemps suspendues.

Des instructions du ministre des cultes et des règlemens approuvés par lui doivent déterminer les mesures et les détails d’exécution du décret du 26 mars. C’est surtout dans ces actes qu’il sera, possible d’en apprécier le caractère et d’en mesurer la portée.


II

La population Israélite en France est évaluée à 87,000 âmes environ. Elle s’est augmentée de 4 à 500 âmes depuis 1846, mais ces nombres ne sont qu’approximatifs. Nous avons déjà fait remarquer les obstacles qui s’opposent au recensement des fidèles des divers cultes.

Les Israélites ont un consistoire central, entre les mains de qui se concentrent leurs intérêts religieux, 8 synagogues consistoriales, 95 synagogues communales ayant un ministre salarié par l’état, et un nombre indéterminé d’oratoires particuliers autorisés, mais non subventionnés par le gouvernement. Une école centrale rabbinique établie à Metz, entretenue aux frais de l’état et placée sous la surveillance du consistoire central, forme les ministres du culte Israélite.

De nombreux établissemens de bienfaisance se rattachent à ce culte. Auprès du siège de chaque consistoire est établie une école de travail ou d’encouragement aux arts et métiers, où les jeunes gens pauvres sont nourris, logés, habillés et instruits pendant leur apprentissage chez différens maîtres. Ces établissemens sont entretenus par des souscriptions particulières. Les plus considérables sont ceux de Strasbourg et de Mulhouse. Auprès des synagogues consistoriales ou communales