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LES

Côtes  de  Bretagne.


La baie de Saint-Brieuc.


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Et gemitum ingentem pelagi pulsataque saxa
Audimus....
Virg.

Nous avons entrepris de décrire les côtes de cette sirte de la Manche qui s’enfonce, du cap déjà Hague aux Héaux de Bréhat, entre la Normandie et la Bretagne et voit surgir du sein de ses eaux les îles de Jersey, de Guernesey et d’Aurigny. On a déjà visité avec nous la baie du Mont-Saint-Michel et l’établissement maritime de Saint-Malo[1] ; nous voudrions reprendre aujourd’hui la course que nous avons interrompue au cap Fréhel. Il nous reste, pour la terminer, à parcourir la baie de Saint-Brieuc. Aucune opulente cité n’attire la navigation sur ses rives, et les hydrographes étrangers ne la citent guère que pour recommander de l’éviter. On y rencontre peu de ces sites qui élèvent l’ame par la grandeur du spectacle ou par celle des souvenirs. Les ports d’Erquy, de Dahouet, du Légué, de Binic, de Portrieux, de Paimpol, de Lézardrieux, de Pontrieux et de l’île Bréhat s’ouvrent modestement le long de la côte, et leurs noms n’éveillent guère la curiosité. L’exploration de ces parages n’est cependant pas dépourvue d’intérêt. La vie maritime anime de ses émotions les plus vives les humbles demeures

  1. Voyez les Côtes de la Manche dans la livraison du 1er  juillet 1851 et la première partie des Côtes de Bretagne dans la livraison du 15 novembre suivant.