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SOUVENIRS


DES


CÔTES DE CHINE.




LES MARIANNES ET LES LOU-TCHOU.




I

La question qui, depuis notre arrivée dans les mers de Chine, tenait les esprits en suspens, s’était terminée de la façon la plus imprévue et la plus pacifique : les projets d’une nouvelle campagne, si l’Angleterre en nourrissait encore, étaient ajournés au mois d’octobre ou de novembre 1848. Cet arrangement inattendu nous permit de conduire à Manille, dans les premiers jours de mars, M. Lefebvre de Bécour, qui venait d’échanger pour le consulat des îles Philippines le poste non moins important qu’il occupait depuis plusieurs années à Macao et à Canton. Ce fut la première occasion qui s’offrit à nous de visiter cette magnifique île de Luçon que nous devions revoir bien des fois dans le cours de notre longue campagne. Après avoir parcouru les riches provinces de la Laguna et du Tondo, nous nous arrachâmes à la dangereuse contemplation de cette admirable nature, et nous nous empressâmes de regagner les côtes moins pittoresques, mais aussi moins insalubres de la Chine.

Nous étions depuis quinze jours mouillés sur la rade de Macao, quand nous apprîmes, le 24 avril, la révolution accomplie à Paris le 24 février