Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 13.djvu/1153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES CHEMINS DE FER


ET


LES DOUANES EN SUISSE.




I. Rapport sur l’Établissement de chemins de fer en Suisse, par MM. R. Stephenson et Swinburne. — II. Rapport au département des travaux publics touchant l’influence probable des chemins de fer sur l’agriculture, l’industrie et les petits métiers, par M. John Coindet.




Il y a plus de deux ans déjà, — en décembre 1849, — l’assemblée fédérale de la Suisse, à Berne, ordonna une enquête sur « la possibilité d’établir un réseau de chemins de fer dans les cantons, et sur la meilleure direction à donner aux principales lignes au point de vue des besoins de la circulation, de l’industrie et de la défense du pays. » Bien avant 1849, des études intéressantes avaient été faites sur cette question par des ingénieurs suisses. Dès 1838, M. Fraisse, ingénieur du canton de Vaud, avait publié un excellent mémoire où il proposait et motivait un chemin de fer entre le lac de Genève et le lac d’Yverdun. Après la détermination prise en décembre 1849, le gouvernement suisse appela le célèbre ingénieur anglais Robert Stephenson et M. Swinburne pour les charger de l’enquête ordonnée par l’assemblée fédérale. Il n’était pas possible de mieux choisir : le rapport qu’ils adressèrent au gouvernement, en octobre 1850, montre avec quel soin ils ont étudié la question, et comment, oubliant avec une parfaite abnégation les colossales entreprises qui ont fait la réputation de M. Stephenson, ils sont entrés dans l’esprit qui doit présider aux travaux d’utilité publique chez une nation dont le revenu et le crédit sont, pour ainsi dire, encore à créer.

On pouvait craindre que l’homme qui a conçu et exécuté le merveilleux