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LES REPUBLICAINS


ET


LES MONARCHISTES


DEPUIS LA REVOLUTION DE FEVRIER.[1]




Par qui la république a-t-elle été attaquée ? par qui a-t-elle été défendue ?

Si je voulais démontrer que le parti monarchique n’a cessé de prêter son concours au gouvernement fondé sans lui et contre lui, je ne ferais que développer un lieu commun, que répéter ce qu’ont dit à la tribune, avec une bien autre autorité que la mienne, M. Dufaure, M. Odilon Barrot, M. Thiers ; je n’aurais surtout qu’à rappeler les actes principaux de l’assemblée constituante et de l’assemblée législative. Ma pensée est différente : je voudrais, au contraire, puiser ma démonstration dans les faits plus modestes et moins aperçus ; je me sens importuné d’entendre dire que les hommes qui, sans être républicains, ont fait le courageux effort de servir la république, n’ont accepté ce

  1. Ces pages ont été écrites dans la retraite. Elles étaient destinées à un temps calme ; elles tombent dans un moment de crise. Pourtant je n’en retranche ni n’en modifie une ligne. La rencontre de sentimens entre des hommes qui ne se sont rien communiqué, dont je me trouve éloigné depuis un an, est un fait qui a sa signification et que je veux laisser intact. Je m’adresse à la réflexion, non à la passion. Le jour de la réflexion ne passe pas, ou revient vite. Le devancer n’est que l’attendre, et je n’appartiens pas au parti des impatiens.