ET
LES CHEVAUX DU SAHARA.
Les cavaliers numides étaient déjà renommés du temps des Romains.
Les cavaliers arabes ne le cèdent en rien à leurs devanciers. Le cheval
est resté de nos jours le premier instrument de guerre pour ces belliqueuses populations. Une étude sur les chevaux algériens, qui présentent encore les caractères des races barbe et arabe, n’intéresse donc
pas seulement l’art hippique, mais aussi notre puissance en Algérie.
Pendant les seize années que j’ai passées en Afrique, un de mes premiers soins a été de mettre à profit mes relations avec les chefs indigènes et les grandes familles du pays pour résoudre ces deux questions : — Quelle est la valeur réelle des chevaux arabes? Quelle est la
nature des services à en attendre? — Selon les uns, les Arabes sont les
premiers cavaliers du monde; au dire des autres, ils ne sont que des
bourreaux de chevaux. Les premiers leur font honneur de toutes les bonnes méthodes admises chez nous ou ailleurs; les seconds les représentent comme n’entendant rien ni à l’équitation, ni à l’hygiène, ni à
la reproduction. Des renseignemens recueillis sous la tente même des
Arabes montreront peut-être ce qu’il y a d’excessif dans l’une et l’autre opinion. Pour démêler le vrai au milieu de tant d’exagérations, il
suffit d’interroger sans parti pris la vie du désert, et c’est ce que j’ai
fait. Ce sont les résultats de ma longue et pénible enquête que j’essaie de noter ici.
Chez un peuple pasteur et nomade qui rayonne sur de vastes pâturages, et dont la population n’est pas en rapport avec l’étendue de son