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boucherie sur pied et en produits chimiques ; d’assez nombreuses embarcations sont employées à draguer des huîtres sur les côtes et notamment dans la Médina. On connait la réputation des constructeurs de navires et surtout de yachts à Cowes et à Ryde. Les habitans de l’île sont laborieux et sobres et de bonne conduite ; les vols y sont très rares. Le gibier n’y est pas abondant ; on chasse cependant le lapin dans les dunes et le renard dans le centre de l’île. L’équipage de renard est établi à Newport ; on y compte trente ou quarante couples de chiens de haute taille et de bonne race. Il n’est guère de points sur les côtes de l’Angleterre où la circulation des steamers soit plus active. Plusieurs bateaux à vapeur font régulièrement le tour de l’île, d’autres desservent Lymington et font le service entre Southampton, Cowes, Ryde et Portsmouth. Il faut enfin y ajouter les innombrables steamers qui sortent sans cesse de Southampton ou qui y reviennent.

Tel est le tableau bien incomplet, mais fidèle, des lieux qui m’ont le plus frappé dans cette île charmante. J’y suis venu souvent et l’ai toujours quittée avec regret. L’accueil que j’ai reçu de plusieurs des personnes distinguées qui l’habitent et avec lesquelles j’ai eu la bonne fortune de nouer d’agréables relations me donne le désir de la revoir encore. Le capitaine et Mme Lumley à Shanklin, et la famille de l’excellent M. Coppinger, lieutenant de vaisseau commandant du port de Cowes, me permettront peut-être de les citer à cette occasion.

Hélas 1 que j’avais le cœur serré cette année en disant adieu à ces paisibles rivages, quand je songeais à la situation si critique et si douloureuse de notre pauvre France, à ces luttes parlementaires si menaçantes auxquelles mon devoir m’obligeait d’aller prendre part !


Le colonel de la MOSKOWA.

West-Cowes, octobre 1851.