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MIRABEAU


ET


LA COUR DE LOUIS XVI.




Correspondance entre le comte de Mirabeau et le comte de La Marck pendant les années 1789, 90 et 91, recueillie, mise en ordre et publiée par M. A. de Bacourt.[1]




Comment diriger la révolution de 89 et la consolider en la tempérant, voilà l’intérêt de ce que j’appellerais volontiers la première partie de cette correspondance, qui va depuis le commencement de 1789 jusqu’au mois d’avril 1791, c’est-à-dire jusqu’à la mort de Mirabeau : c’est la partie la plus importante. Comment sauver le roi, et plus tard, hélas ! comment sauver la reine, voilà l’intérêt de la seconde, et, si j’avais à choisir l’épigraphe de ces deux parties, je prendrais ces paroles de M. le comte de La Marck[2] : « Ce ne sont pas les chances qui nous manquent ; mais qu’importent les chances, si une incurable faiblesse les laisse toutes échapper ? » Telle est en effet la leçon qui sort de toutes les pages de cette correspondance. Non ; si la révolution n’a pas pu être dirigée et tempérée de 89 à 91, si le roi et la reine n’ont pas pu être sauvés de 91 à 93, ce n’est point seulement à la fatalité des événemens qu’il faut s’en prendre, ce ne sont point les chances qui ont

  1. 3 vol. in-8o, librairie de Lenormand, rue de Seine, 10.
  2. Tome II, p. 285.