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LES AEROSTATS


ET


LES AERONAUTES.




I

Depuis la fin du dernier siècle, l’attention publique s’est portée plus d’une fois sur les aérostats et sur les applications qu’on pourrait faire de la locomotion aérienne à certaines recherches scientifiques. Presque toujours à ces périodes d’engouement pour les ascensions aérostatiques succédaient des périodes de complète indifférence, et la découverte de Montgolfier a eu cela de commun avec la plupart des grandes inventions modernes, qu’elle a été tour à tour saluée avec enthousiasme ou laissée dans un injuste oubli. Aujourd’hui cependant on en vient de nouveau à rechercher quels services les aérostats pourraient rendre à la science, et avec cette question, qui a son importance, s’est réveillée une autre question, beaucoup plus séduisante celle d’une navigation aérienne réglée et dirigée par le génie humain. Ici nous touchons à l’hypothèse, mais la grandeur même et l’audace de telles entreprises ne sont-elles pas d’éclatans témoignages de l’activité intellectuelle de notre siècle ? Il y a là certainement, sinon de grands résultats à constater immédiatement, du moins un mouvement curieux de recherches et d’expériences à suivre dans ses phases diverses, et les annales de la locomotion aérienne, depuis les premières montgolfières