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demie la forêt de Coucy ; c’était presque autant que la forêt de Compiègne tout entière.

Les routes de toute nature que Louis-Philippe a fait exécuter dans les forêts de la couronne constituent un admirable ensemble. Le mode de percement adopté par le roi assurait à la fois l’agrément des promeneurs et les facilités de l’exploitation. Un grand nombre de routes forestières furent pavées ou macadamisées à grands frais ; à Compiègne spécialement, le roi en a fait empierrer quarante kilomètres ou dix lieues[1].

Le roi complétait ainsi par des travaux à la portée des populations rurales répandues sur la surface de six départemens (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Loiret, Oise et Aisne) l’immense atelier qu’il avait ouvert à la fois dans toutes les parties de la dotation de la couronne, au profit des intelligences élevées et des misères laborieuses.

Après avoir couvert les forêts de plantations nouvelles, après les avoir sillonnées de routes d’agrément ou d’exploitation, il restait encore à en assurer la conservation par un système plus complet de postes forestiers mieux coordonnés entre eux[2]. Tous ces travaux d’amélioration[3], profitables seulement pour l’avenir, ont occasionné une dépense totale de 4,150,000 fr. Les simples frais d’administration et d’entretien pendant le même espace de temps ont dépassé 25 millions[4].

  1. On ne lira pas sans intérêt le résumé général des travaux de cet immense réseau établi aux frais du roi sur toutes les forêts de la couronne.
    Première catégorie Nombre total des chemins forestiers de toute nature ouverts, prolongés ou redressés 701
    « Longueur totale 917,100 mètres, ou 229 lieues environ
    Deuxième catégorie Nombre de chemins vicinaux restaurés ou redressés, en tout ou en partie, aux frais du roi 129
    « Longueur totale 157,200 mètres, ou 39 lieues environ


    En tout, 830 chemins restaurés et complétés sur une étendue de 1,074,300 mètres, ou 269 lieues environ.

  2. De 1831 à 1848, le roi fit construire dix-sept corps-de-garde, soixante-six postes forestiers, et agrandir vingt-et-un autres postes : ce fut encore une dépense de 1,433,000 fr. dont l’état recueillera toits les fruits.
  3. Nous n’avons pas dû nous étendre davantage sur les travaux forestiers ordonnés par le roi ; cependant nous ne saurions abandonner ce sujet sans mentionner encore, au moins pour mémoire, la belle école d’arboriculture et de sylviculture qui a été fondée au centre du bois de Boulogne par les soins de M. le baron de Sahune, conservateur des forêts de la couronne pendant seize ans.
  4. Aux dépenses faites volontairement par le roi dans l’intérêt public exclusivement, il convient d’ajouter encore l’abandon gratuit de 3 hectares 46 ares 19 centiares du parc de Neuilly pour la construction des fortifications, qu’on peut évaluer à 200,000 fr., et, l’acquisition de divers terrains et servitudes faite au nom de la couronne et de l’état sur les fonds personnels du roi, ci… : 180,000 fr.