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LES


ÉCOLES PHILOSOPHIQUES


EN FRANCE DEPUIS LA RÉVOLUTION DE FÉVRIER.




L’ÉCOLE SENSUALISTE ET L’ÉCOLE THÉOLOGIQUE.




Les révolutions violentes tranchent plus de questions qu’elles n’en résolvent. Elles ôtent le pouvoir à un parti pour le donner à un autre ; mais au-dessus des partis planent les idées, et la force n’a point de prise sur elles. L’idée vaincue proteste contre le fait au nom du droit ; l’idée victorieuse a beau se prévaloir et s’enivrer de son triomphe, il faut qu’elle se défende, qu’elle se justifie, qu’elle se laisse discuter.

C’est le spectacle que nous a donné la révolution de 1848. La veille de février, trois partis étaient en présence au pouvoir, le parti conservateur ; dans l’opposition, le parti libéral, et à côté de lui, un redoutable allié, le parti démocratique. On sait ce qui est arrivé : le parti conservateur et le parti libéral ont été emportés par la tempête, et leur commune déroute a porté la démocratie au pouvoir. Tout semblait décidé pour plusieurs siècles ; en quelques mois, tout a changé. Battus quand ils étaient séparés, l’élément conservateur et l’élément libéral sont devenus les maîtres en se réunissant.

À travers ces vicissitudes des partis, que cherchent avant tout les