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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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30 juin 1850.

Le crédit des frais de représentation est voté, et la majorité a répondu aux vœux de tous les amis du pays en accordant ce que le gouvernement demandait dans un sentiment de dignité et d’équité que tout le monde comprenait, nous en sommes convaincus, mais qui pourtant a eu besoin d’être exprimé au dernier moment par la parole énergique et décisive du général Changarnier. Indiquons rapidement les traits principaux de cette délibération.

Il y a des personnes qui semblaient vouloir grossir outre mesure la question des frais de représentation de la présidence. Nous ne concevons pas bien pourquoi. Quant à nous, nous étions et nous sommes fort à notre aise pour discuter fort librement toutes les hypothèses qu’on rattachait à cette question ; mais, avant de controverser les conjectures ingénieuses de nos amis et de nos alliés, nous voulons dire nettement ce qu’était et ce qu’est encore pour nous la question des frais de représentation.

C’est une question de convenance et de dignité. Nous n’y mêlons ni le passé ni l’avenir, nous ne la traitons que comme elle est, pour le présent, et, traitée ainsi, nous ne concevons pas que la majorité eût hésité à voter l’allocation demandée.

On hésitait, nous dit-on, sur la forme plutôt que sur le fond, et ici nous rencontrons la distinction que faisait la commission entre les frais d’installation et les frais de représentation. Que voulait dire cette distinction ? Était-ce la pensée de financiers qui croient toujours faire un bon marché quand ils donnent moins qu’on ne leur demande ? Était-ce la pensée d’hommes d’état ou d’hommes de parti qui refusent d’établir un principe qui répugne aux institutions du pays ou à leurs opinions particulières ?

Voyons d’abord la pensée des financiers : les financiers accordaient des frais d’installation ; mais ils ne réfléchissaient pas que dans les lois de finance il n’y n pas et il ne doit pas y avoir de sous-entendu. Or, la présidence aujourd’hui n’avait pas besoin de frais d’installation, elle est installée ; mais elle a besoin