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LA BOURGEOISIE
ET LA
RÉVOLUTION FRANCAISE.


DEUXIEME PARTIE.[1]

L’ASEMBLEE NATIONALE ET LE PARTIE CONSTITUTIONNEL EN 1791.

PREMIERS TRIOMPHES ET PREMIERES FAUTES DE LA BOURGEOISIE.




S’il est un fait placé en dehors de toute contestation pour les esprits sincères, c’est la cordiale disposition de Louis XVI à sanctionner toutes les réformes qui limitaient sa puissance ; c’est l’ardente sympathie avec laquelle l’ordre du clergé concourut d’abord à la transformation de la société française ; c’est enfin la disposition des membres de la noblesse, à l’ouverture des états-généraux, à recevoir, les uns avec enthousiasme, les autres avec résignation, mais tous avec une soumission égale, ce qui sortirait des délibérations de l’assemblée, sous la seule réserve de la sanction royale, formellement exigée par l’universalité des mandats. S’il est un autre fait empreint de tous les caractères de la certitude historique, c’est l’injonction adressée par le pays à tous ses mandataires de conserver au gouvernement sa forme monarchique, et la sincère disposition qu’entretenait la presque totalité des membres du tiers-état

  1. Voyez la livraison du 15 février.