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Que l’on y songe donc, et que l’on y pourvoie sans plus de retards. Nous avons à terminer nos grandes lignes de chemins de fer ; c’est pour nous une nécessité de premier ordre. Nous avons de plus à ranimer le travail dans nos usines métallurgiques, dans les ateliers et dans les chantiers de construction, où il a presque entièrement cessé. Pour atteindre e but, il ne suffit pas de susciter des compagnies qui se mettent aux lieu et place de l’état, pour faire plus vite que lui ce qu’il avait entrepris de faire : il faut encore que l’on détermine les compagnies existantes, en accordant à toutes celles qui voudront s’en contenter des prohibitions de jouissance, à étendre leurs lignes et à augmenter l’importance de leurs travaux. Une guerre ou une forte reprise dans l’activité industrielle peut seule nous arracher à la catastrophe vers laquelle nous marchons par la double pente de l’anarchie morale et du déficit dans les finances. Si une crise est nécessaire, je préfère, pour mon compte à l’impulsion de la guerre l’impulsion de l’industrie.

En résumé, 3 millions d’économie sur le ministère de l’intérieur, 20 à 25 millions sur les budgets de la guerre et de la marine. 40 millions à faire passer du budget extraordinaire à la charge des compagnies, une réduction de 15 millions sur les travaux extraordinaires autres que les chemins de fer, enfin la suppression temporaire de l’amortissement qui est une dépense de 65 millions : toutes ces réductions, tant sur l’ordinaire que sur l’extraordinaire, ramèneraient le chiffre global des dépenses pour 1850 de 1511 millions à 1366 millions. On n’oubliera pas que dans ce total se trouvent comprises pour 156 millions les dépenses votées et imputées sur les centimes additionnels ou sur les revenus divers pour les départemens, ainsi que pour les communes, en sorte que le chiffre réel des charges auxquelles l’état devrait faire face ne serait plus, dans cette hypothèse, que de 1210 millions.


II. – RECETTES.

Les revenus de l’état, en 1810, s’élevaient, les frais de perception et d’exploitation compris, à la somme de 92 millions sur lesquels 301 millions étaient fournis par les contributions directes, et 558 par les contributions indirectes.

En passant de l’empire à la restauration, l’on ne trouve de changement sensible ni dans l’assiette ni dans le produit de l’impôt. Les recettes ordinaires de 1821 présentent un total de 927 millions, et ce n’est qu’en 1829, après quatorze années de paix, qu’elles s’élèvent à 992 millions. En 1821, les contributions directes rapportèrent 327 millions[1], et les impôts indirects 566 millions. Si l’on déduit du budget des contributions indirectes le produit brut de la loterie, on aura 532

  1. Non compris 25 millions pour centimes facultatifs et extraordinaires.