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SACS ET PARCHEMINS.

TROISIÈME PARTIE.[1]


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VIII.


Maître Jolibois n’avait déjà plus, en se levant, l’ardeur qui l’animait la veille. Le sommeil et la réflexion avaient mis de l’eau dans son vin. Tant qu’on a vingt-quatre heures devant soi, il n’est pas de démarche si périlleuse ou si délicate qui ne semble facile et dont le succès ne paraisse certain. On ne doute de rien ; on est plein de sécurité. L’esprit abonde en ressources irrésistibles ; on a sous la main mille combinaisons plus ingénieuses les unes que les autres, et dont une seule suffirait pour triompher de tous les obstacles. Tout doit aller comme sur des roulettes ; pour réussir, on n’aura qu’à se présenter. Cependant, à mesure que le temps s’écoule et que le moment d’agir approche, les difficultés de l’entreprise se dégagent du brouillard qui les dérobait à nos yeux. On se trouble, on hésite, et, lorsqu’enfin l’heure a sonné, il se trouve que les combinaisons dont on attendait des merveilles n’ont pas le sens commun, on découvre avec stupeur que les troupes sur

  1. Voyez les livraisons des 1er  et 15 septembre.