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Affaiblie, par nos institutions parlementaires, elle demande du secours. L’enquête lui viendra en aide.

Imitation intelligente des institutions parlementaires des Anglais, nos devanciers en cette matière, l’enquête est l’expression d’un sentiment patriotique bien naturel. Ceux qui ne sont pas initiés veulent s’éclairer, les initiés veulent s’améliorer : heureuses dispositions qui faciliteront la rude et vaste tâche qu’elle entreprend. Quelques personnes ne l’ont pas prise au sérieux. Nous ne partageons pas une pensée aussi décourageante ; nous voulons le juste, le mieux et la lumière surtout ; tous les faits, tous les projets, toutes les accusations, diversement produits, ont été d’autant plus applaudis, qu’on les comprenait moins. L’enquête a pour mission de juger et de mettre en lumière ces faits, ces projets, ces accusations. Il y a quelque chose à faire dans la marine, il faut faire ce quelque chose ; jamais l’occasion ne s’est présentée si belle. Le travail peut être long. Pendant que la commission poursuivra ses recherches, les affaires pourront languir, car à toute question on répondra par l’enquête : c’est la conséquence de l’époque de transition ; mais cette stagnation, ces retards auront leur compensation, car nous aurons marché vers le progrès. Nous ne voulons pas que nos institutions devancent leur époque ; le mieux est l’ennemi du bien. Changer sans améliorer, c’est détruire. L’enquête ne détruira pas, nous en avons la confiance. Elle fera justice d’insinuations décourageantes, elle relèvera la marine dans l’opinion publique ; elle s’appliquera ensuite aux difficiles études qu’elle s’est imposées. Nous travaillerons alors tous de concert, non à réformer, — le mot répugne, — cet important service, mais à l’améliorer, à le perfectionner. Nous y aiderons avec courage et espoir, avec courage, parce qu’aucun sacrifice ne nous coûtera, avec espoir, parce que nous avons foi en ceux qui ont entrepris cette tâche nationale.


CLEMENT DE LA RONCIERE-LE-NOURY.