Si on le tue, c’est un malheur, ne t’en mêle pas. Retourne à la barricade.
Mais je l’ai connu autrefois… (Élevant la voix :) Mes amis…
Malheureux, tais-toi !
Oui, citoyens, ce vieux scélérat donnait à tous les propriétaires du quartier le conseil d’empoisonner leur vin et d’en faire boire au peuple… Plusieurs d’entre vous sont peut-être empoisonné…
Jugeons-le, vengeons-nous ; à mort l’aristocrate !
Monstre ! (Il met M. de Lavaur en joue.)
Vous tirerez d’abord sur moi… Mes amis… peuple généreux… grand peuple… émanation de la divinité… le monde a les yeux sur nous… Écoutez la voix de la raison.
Ah oui ! tu veux que le peuple entende raison… connu ! Oblique à gauche, ou je te crache du plomb.
Citoyens, un seul mot, écoutez-moi…
Assez de blagues ! Ceux qui s’opposent à la justice du peuple sont des traîtres. Si tu dis une parole de plus, je te fais arrêter et juger aussi.
Commandant, nous ne sommes pas en force ici ; laissons faire. Allons, viens. C’est un malheur, mais ça aura son avantage. (Il l’entraîne.)
Feu !
Tiens, on a tué aussi la vieille.
Vois donc, Requin, ils doivent avoir des montres.
Et une belle chaîne. Dis donc, Griffard, le vieux parle encore.
Que dit-il ?
Mon Dieu, je remets mon ame entre vos mains. (Il meurt.)