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LES ÉTATS D’ORLÉANS.


Scène XVIII.

Les mêmes, LE CHANCELIER.
LE CARDINAL DE BOURBON, allant au-devant du chancelier.

Eh bien ! monsieur, vous savez… mon pauvre frère.

LE CHANCELIER, bas au roi de Navarre avant de répondre au cardinal.

Tenez-le pour sauvé, le connétable est dans la ville. (Bas à Mme de Montpensier :) La reine est avertie, elle approuve.

Mme  DE MONTPENSIER, bas.

Je respire.

LE CHANCELIER, se tournant vers le cardinal.

Pardon, monseigneur, vous me disiez…

LE CARDINAL DE BOURBON.

Qu’il est question d’horribles choses ; que vous devez les empêcher…

LE CHANCELIER.

Moi, monseigneur ? Adressons-nous à Dieu, lui seul…

LE ROI DE NAVARRE, l’interrompant.

Écoutez… quel est ce bruit ?

Mme  DE MONTPENSIER.

La voix de M. de Guise.

LE CHANCELIER.

Et bien d’autres ! Quelle confusion !

Mme  DE MONTPENSIER, écoutant près de la porte.

On crie, on menace, on blasphème… Cypierre se justifie… J’entends les mots : surprise, trahison… Ils s’éloignent, mais le duc vient ici.

LE DUC DE GUISE, derrière la porte, parlant à haute voix aux huissiers.

Allez dire à la reine… allez, canailles, allez donc !

UN HUISSIER, derrière la porte.

Entrez, monseigneur.

(La porte s’ouvre. M. de Guise entre.)



Scène XIX.

Les mêmes, LE DUC DE GUISE.
LE DUC DE GUISE, jetant un regard sur les personnes qui sont dans le cabinet.

On me dira peut-être ici ce que je veux savoir ! Qui donc envoie ces hommes d’armes dont la ville est bientôt remplie ? Des drôles qui se masquent aux couleurs de Montmorency ! Quel est ce faux connétable ?

LE CHANCELIER.

Le véritable a bien le droit, me semble, de se rendre aux états ?

LE DUC DE GUISE.

Entrerait-il par trahison ? La porte a été livrée à l’insu de Cypierre…