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REVUE DES DEUX MONDES.
LE DUC DE GUISE.

C’est une occasion à saisir ; demain peut-être…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Heureusement Marie m’a l’air de revenir en grâce ; nous essaierons par elle…

LE DUC DE GUISE.

Faites toujours signer d’avance les membres du conseil.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Oui, vous avez raison… que tout soit prêt au bon moment. Allons, l’espoir me revient. La partie n’est pas perdue.

LE DUC DE GUISE.

Non, mais elle est remise : c’est déjà trop !

(ils sortent.)



Scène XXXI.

CYPIERRE, resté seul avec BRÉZÉ.

Le cardinal me semble ragaillardi.

BRÉZÉ.

Il en avait besoin. Tout à l’heure, l’avez-vous vu ? il était plus pâle que le roi.

CYPIERRE.

Dame ! c’est que, si le roi était vraiment malade, MM.  ses oncles ne seraient guère bien portans !

BRÉZÉ.

Le roi, mon cher Cypierre, il va mourir…

CYPIERRE.

Allons donc !

BRÉZÉ.

Je ne plaisante pas, il va mourir… d’amour pour sa mère !

CYPIERRE.

Vilaine maladie !… Pour la reine, à la bonne heure ! L’avez-vous regardée, là, tout à l’heure, penchée sur ce lit, les yeux brillans de larmes ! Quels yeux, Brézé ! quels yeux !

BRÉZÉ.

Allons, chut ! monsieur, c’est du fruit défendu ; n’y touchez pas, même en paroles… (il regarda autour de lui.) Eh ! mais qu’est devenu mon roi de Navarre ? Il était là…

CYPIERRE.

Alerte ! mon ami, mettez-vous à sa piste ; moi je vais dire bonjour à nos bourgeois et leur conter doucement à l’oreille que MM. de Lorraine ne sont pas encore morts.

(Ils sortent.)


FIN DU QUATRIÈME ACTE.