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LES ÉTATS D’ORLÉANS.

Scène XX.

Les mêmes, moins miss SEYTON.
Mme DE MONTPENSIER, prenant à part le chancelier.

Monsieur le chancelier, si ce mal est passager, je serais bien tentée de m’en réjouir. C’est un répit pour ces malheureux princes.

LE CHANCELIER.

Le doigt de Dieu se montre à nous, madame !

LA REINE-MÈRE.

Duchesse, allez donc voir… On vient…

Mme DE MONTPENSIER.

C’est la reine… madame.



Scène XXI.

Les mêmes, LA REINE, dames de sa suite.
LA REINE, entrant précipitamment.

Ma mère ! on vous a dit !…

LA REINE-MÈRE.

Ce cher François ! Miséricorde, ma fille ! mais va-t-il mieux ?…

LA REINE.

Ses yeux se sont rouverts, il a repris ses sens. Paré est près de lui ; me voilà plus tranquille… Dans un instant, vous le verrez.

LA REINE-MÈRE.

Quelle frayeur vous avez eue là, mon enfant !

LA REINE.

Mon Dieu ! j’ai cru qu’il ne respirait plus ! Ses joues étaient livides, ses mains glacées !

LA REINE-MÈRE.

Mais ce mal si subit, comment l’expliquez-vous ?

LA REINE.

Je ne sais. À peine avions-nous fait quelques pas, je le vis porter plusieurs fois la main à sa tête comme si son bonnet de chasse l’eût incommodé. Au sortir de la ville, il se plaignit qu’il voyait trouble, que la tête lui tournait. J’aurais dû rebrousser chemin et le ramener ici ; mais je pensai que le grand air, que la chasse, allaient lui faire du bien. Quand nous fûmes en forêt, il parut chanceler ; je crus d’abord que son cheval trébuchait comme à notre entrée en ville le mois passé…

LA REINE-MÈRE.

Il m’en souvient !