Jamais trop tôt, duchesse.
Vous oubliez donc, Marie, qu’il vous faut essayer cet habit de chasse, cet habit de Burgos ?… (À Mme de Montpensier :) Veuillez dire à ma mère que, par la rosée qu’il fait, nous ne chasserons qu’après midi ; elle a grand temps de venir trouver la reine.
Il sera dit comme vous l’ordonnez, sire.
Adieu, duchesse ; c’est l’affaire d’un instant cette toilette…
Scène V.
Savez-vous bien, Marie, que vous êtes au mieux avec ma mère ?
Quand la reine me fait bonne grâce, faudrait-il donc la rudoyer ?
Non, non, c’est à merveille ! De petites visites le matin, de petits mots à l’oreille… Voilà quinze jours que vous ne vous quittez plus.
En êtes-vous jaloux, par hasard ?
Jaloux ? moi ! oh non !… de personne. Rassurez-vous ! — Allons, mesdames, et cet habit ? mettez-vous donc à l’œuvre… Ne prenez pas garde à moi. (Il reprend son livre et se met à lire.)
Vous entendez, Marie ? et vous, mesdames ?
Votre majesté veut-elle s’asseoir, nous lui poserons le chapeau.
Voilà qui va bien… très bien… mais, Dieu merci ! nous y mettons moins de temps, nous autres. Vous verrez, j’aurai bientôt fait tout à l’heure… Mon équipage est là… Pour cette fois, Stewart m’a compris ; ce n’est pas coutume. — Savez-vous, Marie, qu’il est bien maussade, votre père nourricier ?… S’il ne sifflait pas si bien les faucons à sa façon d’Écosse, il y a long-temps qu’il ne m’ennuierait plus, ce vieux loup-garou.