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rétrogrades de l’ancien gouvernement français, contre ces entrepreneurs d’émeutes qui, sur la foi de leurs amis de Paris, ont effrontément promené par toute l’Italie leur soi-disant souveraineté populaire, proclamant l’indépendance de la Sicile, chassant Léopold de Florence, Pie IX du Vatican, toujours prêts à se révolter, jamais prêts à combattre, et qui se sauvent maintenant à Rome devant les soldats de la république française, comme en Lombardie ils se sont enfuis devant les soldats de Radetzky ?

Tant et de si douloureuses catastrophes sont pleines d’enseignemens ; personne n’a le droit de les dédaigner. Puissent ses malheurs profiter au moins à l’Italie et lui éviter de nouvelles et fatales erreurs ! À l’avènement de Pie IX, l’Italie souhaitait des réformes modérées ; plus tard, elle a violemment aspiré à l’indépendance. La cause de l’indépendance n’a pas triomphé, mais la cause des réformes n’est pas perdue. Que l’Italie attende, qu’elle prenne patience, qu’elle se souvienne des conseils de M. Guizot et de M. Rossi. Ne lui reste-t-il pas la liberté ? Par la liberté, elle pourra peut-être un jour, Dieu aidant, reconquérir l’indépendance.


O. D’HAUSSONVILLE.