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LES ÉTATS D’ORLÉANS.

sur simple signature des membres du conseil, il sera passé outre à l’exécution, avec bonne et suffisante apparence de justice. Que vous en semble ?

LE DUC DE GUISE.

Cela me paraît très savant… Tâchez surtout que ce soit prompt.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Robertet prépare déjà les lettres aux commissaires ; j’ajouterai seulement deux mots pour M. de Thou, et, dans une heure, tout sera parti. Que voulez-vous de mieux ?

LE DUC DE GUISE.

Et vos témoins ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Ils sont en route. Nous aurons demain ceux de Lyon, les autres suivront de près.

LE DUC DE GUISE.

Saint-André vous répond d’eux ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

J’y veillerai moi-même, soyez tranquille.

LE DUC DE GUISE.

Carrouge est parti, j’espère ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Depuis deux heures.

LE DUC DE GUISE.

Il faut qu’il enlève tout ce monde-là d’un tour de main.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il tombera d’abord chez la vieille papesse, lui dira comme quoi son bien-aimé gendre ne peut plus aller au prêche, la conduira prisonnière à Saint-Germain, et fera main-basse sur tous ses papiers.

LE DUC DE GUISE.

Qu’il cherche bien !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

On nous apportera jusqu’au moindre chiffon écrit ou non écrit : nous savons trop ce que vaut le papier blanc. — Ensuite il fera même cérémonie chez Delahaye, l’intendant du cher cousin. Ce serait jouer de malheur si dans de si bons coins on ne dénichait pas quelques œufs de Navarre !

LE DUC DE GUISE.

C’est là maintenant qu’il faut viser. Rien de fait, ne l’oublions pas, si le Navarrais nous reste sur les bras.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

L’instruction sera dirigée dans ce sens.