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LES ÉTATS D’ORLÉANS.

Scène XIX.

Les mêmes, LE DUC DE GUISE.
LA REINE, au duc de Guise.

Ah ! mon oncle, qu’avez-vous laissé faire au roi ! et que dira-t-on de nous ?

LE DUC DE GUISE.

Le roi ne rend compte à personne, et ce qu’il a fait est bien fait.

LA REINE.

N’importe, c’est une trahison ! Ce que j’en dis, c’est pour notre honneur et le vôtre, mon cher oncle… Vous savez si je vous suis amie !

(Elle sort.)



Scène XX.

LA REINE-MÈRE, LE ROI DE NAVARRE, LE DUC DE GUISE, LE CARDINAL DE BOURBON, M. DE BRÉZÉ, CYPIERRE, gentilshommes, archers suisses dans le vestibule.
LE ROI DE NAVARRE, au duc de Guise.

Monsieur le duc, on me défend cette porte. M’est-il donc interdit de voir le roi ?

LE DUC DE GUISE.

Mais le roi, ce me semble, est venu tout à l’heure parler lui-même à votre majesté. Est-il besoin que de nouveau ?…

LE ROI DE NAVARRE.

Depuis que le roi nous a fait cet honneur, ne s’est-il rien passé, monsieur le duc ?

LE DUC DE GUISE.

Je comprends votre affliction, sire ; mais, si le prince n’est pas coupable, rassurez-vous, justice sera bientôt rendue.

LE ROI DE NAVARRE.

Qu’on nous épargne au moins l’infamie d’une prison ! Que mon frère soit remis à ma garde !… J’en veux supplier le roi pour l’honneur de son sang.

LE DUC DE GUISE.

Le roi ? qu’y pourra-t-il ?

LE ROI DE NAVARRE.

Mais vous, monsieur le duc ?

LE DUC DE GUISE.

Moi, sire ? Je vous promets d’exposer au conseil le vœu de votre