Mon frère…
Quel désespoir !
J’aurai raison de cette indignité !… Le roi m’écoutera…
Songez à vous, mon frère… Si votre royauté vous sauve des verrous, ne vous en croyez pas plus libre pour cela… Voilà M. de Brézé qui doit en savoir quelque chose : il m’a l’air de ne pas vous perdre de l’œil à quatre pas. Surveillez-vous et parlez peu. Adieu.
Adieu !
- (Le prince de Condé jette un dernier regard vers la reine et sort. Il est précédé par Chavigny et suivi par les archers écossais.)
Scène XVIII.
Allons ! mon frère, c’est à nous de le tirer de là ! J’oublie ses injures, ses soupçons. C’est en le sauvant que je me vengerai… Venez, entrons chez le roi…
Le roi, madame, est en conseil.
Et qu’importe ?
Vous ne pouvez lui parler, madame.
- (Sur un signe de M. de Brézé, les deux hallebardiers placés devant la porte croisent leurs hallebardes.)
Avez-vous donc aussi un décret contre moi ?
Faites lever ces hallebardes, monsieur, je veux passer. (M. de Brézé fait un pas en arrière ; les hallebardes se lèvent. La reine s’avance vers la porte et dit en se retournant :) Venez, ma mère !…
- (Au moment où M. de Brézé semble vouloir empêcher la reine-mère et le roi de Navarre de suivre la reine, le duc de Guise paraît à la porte.)