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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
LA REINE-MÈRE.

Mais où sont-ils vos oncles ? Faites que je leur parle. Il faut que j’en aie satisfaction ; il le faut sur l’heure…

LE ROI.

Bonne mère, ne prenez pas feu si vite !

LA REINE-MÈRE.

Je ne prends feu, mon cher enfant, que par l’ardeur de vous bien servir.

LE ROI.

Je vais charger Robertet de découvrir où sont mes oncles : il vous les enverra ; vous vous entendrez avec eux, et, s’il manque quelque chose à la réception des princes, on y pourvoira, je vous le promets.

(Il se dirige vers son appartement.)
LA REINE-MÈRE.

Vous me quittez, François ?… Je vous suis…

LE ROI.

Restez, ma mère… Mes oncles vont venir…

LA REINE-MÈRE.

J’aime mieux les attendre dans votre cabinet.

LE ROI.

Non, s’il vous plaît, ma mère ; ce sont eux qui viendront.

LA REINE-MÈRE.

Pourquoi ?

LE ROI.

Cela vaut mieux.

LA REINE-MÈRE.

Mais pourquoi ?

LE ROI.

Parce que je désire que vous restiez ici… et Marie avec vous… Nos cousins n’ont qu’à venir, ne faut-il pas leur faire honneur ? — À bientôt, Marie. — Adieu, ma mère. (Il sort.)



Scène V.

Les mêmes, moins LE ROI.


LA REINE-MÈRE, après un moment de silence et à demi-voix.

Que veut-il dire ? L’ai-je bien entendu ? Me défendre de le suivre ! moi !… Ses oncles sont là, j’en suis sûre… Que font-ils ? — Si j’entre, ils se tairont… Je ne saurai rien… Mieux vaut…