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REVUE DES DEUX MONDES.

{{|ACTE|TROISIÈME.}}

La scène est à Orléans.

La salle où s’est passé le premier acte.

Quelques instrumens de musique sont déposés dans le fond de la salle.



Scène PREMIÈRE.

LA REINE, miss MARIE SEYTON.


LA REINE, sortant de son appartement et se parlant à elle-même.

Pas encore revenu !… Il est déjà deux heures… — Dis-moi, Marie, tu es sûre de l’avoir vu partir, ce bon Stewart ?

MISS SEYTON.

Si j’en suis sûre, madame !… Hier soir à neuf heures… Ne l’ai-je point dit à votre majesté ?

LA REINE.

C’est vrai, tu me l’as dit, et plus d’une fois… Je ne sais à quoi je pense… — Garde-toi bien surtout de laisser soupçonner qu’il soit venu prendre mes ordres…

MISS SEYTON.

N’ayez point de crainte, madame, je serai aussi muette que vous êtes bonne pour moi.

LA REINE.

Va, ma mie, rentre chez la reine ; tu reviendras me dire si je peux la voir. — Mais que font là ces violes, ces cornets, ces hautbois… Le sais-tu, Marie ?

MISS SEYTON.

C’est un secret, je pense. Le roi veut, après souper, vous donner le plaisir du bal.

LA REINE.

Est-ce donc pour cela que tout à l’heure, à dîner, il ne me disait mot, parlant toujours tout bas à mes oncles et à Cypierre ?

MISS SEYTON.

Mesdames de Guise et d’Aumale sont arrivées ce matin. On attend toutes vos plus grandes et belles dames, Mme de Brézé, Mme de Cerizay, Mlle de Cominges et tant d’autres. Tout le monde dit que la cour va changer de figure. Bourdeille a l’air radieux, Saint-Celais vous prépare quelque galanterie ; enfin, nous allons danser ! Savez-vous, madame, qu’il en est grand temps !… Demain, dans la forêt, chasse avec toutes ces dames… Mais votre majesté paraît triste…