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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
D’ANDELOT.

Comment, Bouchard ?

STEWART.

Oui, c’est lui… Un cheval, je vous en supplie.

D’ANDELOT, à un gentilhomme de la suite du connétable.

Eh bien ! qu’on le mène aux écuries.

LE GENTILHOMME.

Monseigneur, les écuries sont vides. Les princes n’avaient laissé qu’un cheval, M. Bouchard vient de le prendre.

D’ANDELOT.

Bouchard ? il a quitté le château ?

LE GENTILHOMME.

Oui, monseigneur.

LE CONNÉTABLE.

Conduisez cet homme au faubourg, et qu’on lui donne un de nos chevaux.

STEWART.

Grâce à Dieu ! je vais partir !…

(Il sort précipitamment suivi de deux gentilshommes du connétable.)
JOUVENEL, s’adressant à Stewart, bien qu’il soit déjà dans la galerie et ne puisse plus l’entendre.

Que le Seigneur vous conduise ! qu’il se serve de vous pour éclairer l’esprit de ce malheureux prince. (Se tournant vers les ministres :) Nous, messieurs, élevons nos voix à Dieu, et invoquons son secours. Nous entonnerons le psaume trente-deuxième.

D’ANDELOT, au connétable.

Bouchard en fuite ! Dardois avait raison !… mais cet homme, quelle énigme…

LE CONNÉTABLE.

Je vous en ai dit le mot, croyez-moi. (Les protestans commencent à chanter.) Ah ! ah ! voilà une musique qui ne va pas à mes oreilles. J’aime mieux la voix de nos clairons. (À un de ses gentilshommes :) Allez dire qu’on sonne le boute-selle. (À d’Andelot.) Vous, mon neveu, restez avec eux, si vous voulez. Je vous laisse faire vos momeries et m’en retourne à Écouen.

D’ANDELOT.

Permettez-moi de ne pas vous quitter.

(Ils sortent. — Les ministres continuent à chanter.)



FIN DU DEUXIEME ACTE.