Non, je ne fais rien à demi. Ou dix mille hommes bien armés, ou dix valets sans armes. Je n’ai pas les dix mille hommes, je prends les dix valets. Merci, mon ami, gardez vos gens ; ils ne pourraient que nous compromettre.
Allons, messieurs, modérez ce chagrin. Dans quelques jours vous serez rappelés, vous aurez votre grâce.
Notre grâce, sire ! demandez d’abord la vôtre ; demandez-la bien humblement, et Dieu veuille que vous l’obteniez !
Qu’avez-vous donc, Antoine ?
LE ROI DE NAVARRE. Rien… ce n’est rien.
Allons, partons.
Je vous suis.
D’où vient que je me sens si combattu ?… (Haut.) Adieu, mon cher oncle… Adieu, messieurs.
Adieu.
- (D’Andelot suit les princes jusqu’à la galerie et revient auprès du connétable. Ils se serrent la main en silence. — Les ministres restent au fond de la salle dans un grand abattement. Dardois est auprès d’eux. — Sainte-Foy sort avec les princes. — Bouchard, après avoir accompagné le roi de Navarre jusqu’à la galerie, rentre dans la salle.)
Scène XV.
Enfin, les voilà partis !… Il était temps, la girouette commençait à virer…
Approchez, Dardois. Vous rêviez donc tantôt ?…
Je vous jure, monseigneur, que M. le prince me l’avait dit de sa propre bouche…
Les oreilles vous cornaient.