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REVUE DES DEUX MONDES.
LE PRINCE DE CONDÉ.

Vous m’aviez donc écrit ?

DARDOIS.

Hélas ! oui, monseigneur, avec l’encre que vous savez…

LE PRINCE DE CONDÉ.

Et vous en aviez instruit Lassalgue ?

DARDOIS.

Il le fallait bien, monseigneur, pour qu’il vous avertît.

LE PRINCE DE CONDÉ.

Ah ! vous m’en direz tant !

DARDOIS.

Soyez-en sûr, ils ont tout lu. Vous comprenez maintenant quels dangers vous attendraient à Orléans !

LE PRINCE DE CONDÉ.

Ce n’est pas à moi, Dardois, c’est à mon frère qu’il faudra conter cela.

DARDOIS.

Quoi ! le roi de Navarre veut aller aux états ?

LE PRINCE DE CONDÉ.

Bel et bien.

DARDOIS.

Est-il possible !



Scène IX.

Les mêmes, BOUCHARD, entrant rapidement par la galerie.


LE PRINCE DE CONDÉ, se retournant.

Qui va là ?

BOUCHARD.

Pardon, monseigneur, pardon. — Monsieur Dardois voudrait-il me laisser dire un mot à M. le prince ?

LE PRINCE DE CONDÉ.

Une autre fois, Bouchard.

BOUCHARD.

Mais, monseigneur, c’est chose de conséquence, je vous jure.

LE PRINCE DE CONDÉ.

Attendez… tout à l’heure.

BOUCHARD.

Monseigneur, il sera trop tard. Je manquerais à mes devoirs si je n’insistais pas.