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REVUE DES DEUX MONDES.
STEWART.

Je vous ai vu, de ces yeux vu.

BOUCHARD.

Vos yeux étaient troubles. Mais brisons là. Vous avez des lettres à me remettre ?

STEWART.

Des lettres ?

BOUCHARD.

Oui, des lettres. Ne faites pas l’étonné.

STEWART.

Je n’ai pas de lettres pour vous.

BOUCHARD.

Donnez-les-moi toujours.

STEWART.

Je n’en ai point.

BOUCHARD.

Donnez-les-moi, vous dis-je.

STEWART.

Non.

BOUCHARD.

Allons, bonhomme, comme tu voudras. (Il appelle.) Holà ! (Les trois valets entrent et se jettent sur Stewart.) Tenez ferme. (À la sentinelle.) Mon ami, prêtez-leur main-forte. C’est un traître, un espion. (Stewart est bâillonné et garrotté. On l’emmène. La sentinelle revient à son poste. Bouchard s’adressât aux trois valets :) Attendez ! Ouvrez son pourpoint. Ne trouvez-vous point des lettres ?

UN DES VALETS.

Oui, monsieur le chancelier ; en voici.

BOUCHARD, prenant une lettre.

Est-ce tout ?

SECOND VALET.

Encore celle-ci, et puis quelque autre chose… un bijou, ma foi !

BOUCHARD.

Un bijou ? Voyons. (Bas.) Un cachet aux armes d’Écosse ! Vertudieu ! quel butin ! — Allez, mes amis, allez, ne le lâchez pas.

(Stewart cherche à se débattre, il est emporté par les valets.)



Scène III.

BOUCHARD, seul.

Voilà une affaire lestement faite. Maintenant, voyons ces dépêches. Ah ! ah ! l’écriture de la Montpensier. C’est bien. Les armes de la