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Plusieurs officiers nous ont dit qu’un délai de quatre à six mois serait, la plupart du temps, nécessaire pour que ce vaisseau fût prêt à combattre. Il y a évidemment là un perfectionnement à introduire ; car, si le vaisseau en disponibilité ne peut pas acquérir très promptement la valeur d’un vaisseau armé, la considération d’économie doit évidemment prévaloir. Voici un petit nombre de mesures que nous présentons sous la garantie de gens du métier, et qui paraissent de nature à simplifier les difficultés, sinon à les résoudre complètement.

La réserve comprendrait, ainsi qu’il a été dit plus haut, deux degrés la disponibilité, sur rade ; la commission, dans le port. La réserve serait placée, quant à l’accomplissement des conditions partielles d’armement, sous l’inspection et sous la responsabilité directe d’un officier-général ayant son pavillon sur la rade à Brest et à Toulon. Aujourd’hui le préfet maritime est seul chargé de veiller à l’organisation de cette partie de la force navale. Elle se confond nécessairement pour lui dans l’immensité des détails du service administratif le plus varié qui puisse être imposé à l’activité humaine. Il est donc arrivé fréquemment que des bâtimens réputés officiellement à l’état de commission n’étaient véritablement assimilables qu’à des navires désarmés, et que des vaisseaux réputés disponibles comportaient dans leur organisation des causes de retard qu’aucune volonté humaine ne pouvait faire disparaître au moment du besoin. Cette mesure, qui est fondamentale, produirait, nous n’en doutons pas, les, plus heureux résultats. Des inconvéniens pourraient y être attachés quant aux conflits de deux responsabilités différentes, celle du préfet et celle de l’officier-général en rade. Ils peuvent être évités. C’est une question à examiner mûrement et qui, mérite d’appeler l’attention du conseil d’amirauté.

Quant au premier degré de réserve, la disponibilité sur rade, nous n’avons rien à ajouter à ce qui a été dit ci-dessus. Les cadres doivent être complétés à bord. Il ne doit rester à y introduire que les hommes qui ne valent que par le nombre et qui, dès l’arrivée à bord, trouveront et le service organisé, et leur place assignée, et des exemples à suivre. 375 hommes suffisent pour que ce résultat soit obtenu[1]. Le vaisseau, dans cette

  1. Effectif proposé pour un vaisseau de 1er rang en disponibilité. 1 capitaine de vaisseau, 1 capitaine de frégate, 4 lieutenans de vaisseau, 1 officier d’administration, 1 chirurgien major, 5 volontaires, 8 maîtres chargés, 4 maîtres de manœuvre, 4 maîtres de canonnage. 2 maîtres de timonerie, 2 maîtres de charpentage, 2 maîtres de calfatage, 2 maîtres de voilerie, 16 quartiers-maîtres de manœuvre, 16 maîtres de canonnage, 4 maîtres de timonerie, 2 fourriers, 4 chefs de hune, 48 gabiers, 8 timoniers sondeurs, 60 chargeurs, 50 chefs de pièces, 60 matelots, 60 apprentis marins. 10 surnuméraires. TOTAL 375 hommes.