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l’organisation de ses forces navales pour le cas d’une guerre. Le but des dépenses consacrées à l’entretien de ces forces est ou de faire la guerre ou de la prévenir. C’est vers ce but que doivent converger et les efforts de l’administration de la marine et les sacrifices à consentir par l’assemblée nationale au nom du pays.

Le plan une fois tracé, tous les intérêts essentiels de la marine y trouveront naturellement leur place. Les questions les plus complexes se simplifieront. Pour ne parler que du matériel, combien de difficultés administratives disparaîtraient le jour où chaque port aurait sa part nettement assignée dans la mission commune d’approvisionnement, de construction et d’armement ! Les élémens ne manquent pas ; ils sont tout prêts.

Nous avons à flot 27 vaisseaux : 14 sont excellens, 8 plus anciens peuvent cependant encore naviguer et combattre ; 5 seraient à condamner, s’ils n’étaient jugés en état de subir un nouveau rajeunissement par la refonte. Le système qui vient d’être exposé comprend 12 vaisseaux mixtes. Les vieux vaisseaux sont évidemment les plus propres à cette transformation, qui compte encore trop de chances inconnues pour être appliquée sans imprudence à des vaisseaux neufs. Le Nestor va recevoir un moteur auxiliaire. Si les expériences sont aussi favorables que celles de la Pomone, il sera nécessaire d’entrer résolûment dans cette voie. En 1847, l’Angleterre avait déjà 9 vaisseaux mixtes. Les vaisseaux de 100 canons et les frégates de 60 ont été indiqués comme devant être préférés pour l’application des hélices. Les vaisseaux de 100 ont gagné beaucoup à être expérimentés : leur marche est maintenant trouvée ; mais ils coûtent presque aussi cher à construire que les 120, à cause de la grande longueur de leur quille ; ils coûtent à entretenir armés beaucoup plus cher que les 90, qu’ils ne valent pas par les qualités nautiques, et qu’ils surpassent de bien peu pour la force militaire. Il est, de même, reconnu que les frégates de 60 canons, inférieures en tout point aux vaisseaux de 74, coûtent presque aussi cher, et n’ont pas à beaucoup près les qualités nautiques des frégates de 50 et de 40. Les vaisseaux de deuxième rang et les frégates de premier rang seraient donc sans inconvénient appliqués à la destination de bâtimens mixtes ; leurs grandes dimensions se prêteraient d’ailleurs au logement des machines, et il y aurait à cet égard avantage sur les navires des autres rangs.

20 vaisseaux sont en chantier : 10 conduits au-delà des 3/4 d’armement ; 4 à plus de moitié ; 5 du quart à la moitié. On trouve dans le nombre le vaisseau-vapeur le 24 Février. On regrette de n’y voir que 2 vaisseaux de premier rang et aucun du quatrième. Des anciens vaisseaux de 120 canons, il ne reste que le Friedland qui soit dans toute sa force. Le Souverain, le Montebello, l’Océan, commencent à fléchir sous le faix de l’âge. Le Valmy, construit sur de nouveaux plans, a besoin