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REVUE DES DEUX MONDES.
LE CARDINAL DE LORRAINE, bas au duc de Guise.

Que se disent-ils donc ? J’ai toujours peur qu’elle ne se ravise….. Si elle lui défendait de partir ?…

LE DUC DE GUISE, bas.

Non, non, soyez sans crainte ; vous l’avez dit : elle irait plutôt elle-même.

LA REINE-MÈRE, haut.

Adieu, monsieur le cardinal ; prompt retour et bon succès.

(Le cardinal sort.)



Scène XX.

LA REINE-MÈRE, LE ROI, LA REINE, LE DUC DE GUISE, LE CARDINAL DE LORRAINE.
LE CARDINAL DE LORRAINE.

Eh bien ! madame, n’êtes-vous pas contente ? Voilà, j’espère, des paroles, des engagemens, des promesses, auxquels il ne manque rien.

LE ROI.

Pardon, mon oncle, il y manque un autre messager. C’est pour les faire fuir apparemment que vous leur envoyez celui-là ! Si vous avez tant à cœur de les voir, ces beaux cousins, je conseille à ma mère de s’en donner elle-même le souci.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

C’était bien notre désir !

LE ROI.

Écrivez-leur, bonne mère, comme vous savez écrire, et faites-leur tenir promptement votre lettre. Ils vous comprendront mieux et se fieront plus à vous.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Vous le voyez, madame, le roi, sans le savoir, répète notre prière. Votre majesté n’avait-elle pas commencé ?…

LA REINE-MÈRE.

Mon Dieu, oui ! quelques lignes… Je veux bien achever, mais à la condition qu’on me prête secours.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Comment, madame ?

LA REINE-MÈRE.

Oui, si l’on veut m’aider, nous devons réussir. Le moyen est certain…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Quel moyen ?

LA REINE-MÈRE.

Venez, qu’on vous le dise, monsieur le cardinal.

(Elle lui parle à voix basse.)