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LES ÉTATS D’ORLÉANS.

de mieux. Que ne sont-ils dans leur royaume d’Écosse ! Nous leur donnerions moins de souci et de plus beau gibier.

Mme  DE MONTPENSIER.

Comprenez-vous, madame, qu’après douze ans passés en France, on ait encore le mal du pays ? Et de quel pays ! Une terre de sauvages où l’on dit qu’il ne fait pas jour en plein midi !

LA REINE-MÈRE.

Heureusement votre fille de lait a meilleur goût que vous, mon cher Stewart.

Mme  DE MONTPENSIER, à Stewart.

Faites-lui vos adieux, ou renoncez à votre Écosse, car ce n’est pas elle qui ira vous y chercher.

STEWART.

Qui sait ?

LA REINE-MÈRE, se retournant vers Mme  de Montpensier.

L’idée est bonne (À Stewart.) En attendant, vous dites donc qu’elle vient chasser en Sologne ?… Je n’aime pas pour le roi ces violens exercices… Était-il bien portant quand vous l’avez quitté ?

STEWART.

Comme ça ; messieurs ses oncles avaient toujours des papiers à la main, on lui rompait la tête de mille affaires…

LA REINE-MÈRE.

Le pauvre enfant !… Et quelles affaires ?

STEWART.

Je ne sais ; mais à tout moment des lettres à signer, des hommes à cheval envoyés à droite, à gauche… Cela dure depuis le départ de votre majesté.

LA REINE-MÈRE.

Ah ! depuis mon départ Et vous n’avez rien su… Que disait-on là-bas ?

STEWART.

Que voulez-vous qu’on sache, madame ? M. le cardinal parle si bas et si vite, qu’on n’entend rien de ce qu’il dit.

LA REINE-MÈRE.

Mais, depuis que vous êtes ici, n’avez-vous rien appris ? Qui avez-vous vu ?

STEWART.

Personne, sauf M. le bailli pour préparer l’entrée du roi.

LA REINE-MÈRE.

Le bailli ! Vous savez ce qui lui arrive ?

STEWART.

Oui, madame, et m’en étonne peu.