commander d’avoir l’œil ouvert. Que de lettres, bon Dieu ! j’en aurai pour toute ma nuit !
Plaignez-vous donc ! Vous ne verserez jamais en toute votre vie autant d’encre que j’en répands depuis vingt jours ! Voyez ces montagnes de papiers ! Tout cela pour peupler les états selon votre cœur, pour faire éclore de bons députés ! pas un bailliage qui ne reçoive chaque jour deux ou trois lettres de moi. Les têtes sont si dures, et ce métier-là est oublié depuis si long-temps ! Il faut tant promettre ! tant menacer !…
Êtes-vous toujours content ?
Toujours. Autant que j’en puis juger, nous serons bien servis. Sauf dans quelques mauvais trous infectés d’hérésie, nous aurons les gens qu’il nous faut.
Dieu vous entende ! N’est-ce pas demain que tout sera fini ?
Oui, demain.
Le cœur doit vous battre. Moi qui n’ai pas comme vous patronné cette belle nouveauté, peu m’importe ce qui en sortira. Si vos bailliages nous envoient des députés rétifs, je sais le bon moyen de les apprivoiser.
À nos moutons, mon cher François ! hâtons-nous. Voilà qui est arrêté : Envoyer Cypierre à Orléans ; rappeler d’Estampes et Sénarpont en les comblant de caresses ; loger en bonne compagnie tous les mauvais compères comme Genlis et Lansac. Maintenant, parlons-nous de l’amiral ?
Le rappeler de Normandie, ce serait…
N’y pensez pas.
Il faut au moins l’épier de plus près.
Je m’en charge ; j’ai mon homme tout trouvé. Et le connétable ?…
S’il continue à faire le mort, ne le réveillons pas.