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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
LE CARDINAL DE LORRAINE.

Assurément ! Avez-vous lu ces lettres ?…

LE DUC DE GUISE.

Oui, je les ai lues.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Eh bien ?

LE DUC DE GUISE.

Elles ne disent rien.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Des complimens, des politesses. Jamais je ne croirai qu’il soit venu de si loin pour si peu. Le connétable n’a pas pris la plume pour dire à son neveu : bonne santé, et Mme de Roye pour apprendre à son gendre qu’elle est sa meilleure servante. Le drôle en sait plus long !

LE DUC DE GUISE.

Faites-le parler.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

J’essaie.

LE DUC DE GUISE.

Eh ! mort-Dieu ! prenez les bons moyens !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Comme vous y allez !

LE DUC DE GUISE.

Est-ce votre robe qui vous fait scrupule ? N’en donnez pas l’ordre. Cypierre, Brézé, ou quelque autre vous rendra cet office. Où est-il, votre homme ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il est là.

LE DUC DE GUISE.

Avec qui ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Avec gens moins bavards que Cypierre et Brézé.

UNE VOIX, derrière la tapisserie.

Monseigneur !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Que voulez-vous, Noël ?

NOËL, derrière la tapisserie.

Monseigneur, il ne dit rien… Faut-il cheviller les escarpins ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Chevillez, Noël, chevillez.

LE DUC DE GUISE.

Ah ! vous m’en direz tant !… (il s’incline.) Pardon, mon maître !