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de M. Libri, qu’on trouvera à la suite de l’article de M. de Morgan, explique l’empressement du public pour la lecture d’un ouvrage’dans lequel sont traitées les questions les plus graves de personnes et de bibliographie. Voici d’abord l’article de M. Morgan :

D’après l’ancienne coutume de quelques nations, les corps des malfaiteurs étaient livrés au scalpel du chirurgien. M. Libri a suivi cette coutume : ayant réussi, de l’avis de tout homme impartial, à exécuter ses calomniateurs, il s’occupe maintenant à les disséquer. Voici sa première dissertation sur leurs restes mutilés, et il donne à entendre à plusieurs reprises qu’il y en aura d’autres. La présente lettre, avec son monceau de suppléments, est un ouvrage de 327 pages, si curieux sous le point de vue bibliographique, que nous aurions dû nous y arrêter longuement quand bien même il n’eût pas eu droit à notre attention (à nous qui avons, dès le commencement, suivi cette affaire) par son rapport avec les accusations portées contre l’auteur, car il tourne bien à la honte, de ceux qui ont publié ces accusations, et qui ne veulent plus maintenant ni les soutenir ni les désavouer.

Nous renvoyons nos lecteurs au compte que nous avons rendu (n° 1074, p. 527) de la réfutation triomphante de M. Libri. Cette réfutation nous frappe plus que ne ferait une justification ordinaire. Qu’un homme, qui a été forcé de fuir pour défendre sa vie, ait pu en pays étranger parvenir à répondre à toute allégation renfermant la moindre circonstance définie, c’est là une chose plus qu’heureuse. M. Libri a réimprimé, en fronçais, un grand nombre ; d’articles de différents ; journaux anglais et étrangers, tous exprimant la même opinion et prononçant non-seulement son acquittement, mais un verdict de culpabilité contre ses accusateurs. Nous ne suivrons pas M. Libri dans ses nombreuses preuves additionnelles, établissant que véritablement il n’a pas volé à la France pour dix mille livres sterling de livres ; mais nous pouvons lui pardonner d’avoir insisté sur sa défense tout en faisant ses attaques ; nos lecteurs préféreront connaître ces dernières. — Avant d’aller plus loin, nous ferons remarquer un ou deux points sur lesquels des éclaircissemens sont donnés.

M. Libri a avancé, nos lecteurs s’en souviendront, qu’il avait offert toute sa collection, livres et manuscrits à la fois, à la Bi-