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valu légalement, jusqu’à la fin de 1845, 1 florin et un cinquième papier-cuivre, ou, en d’autres termes, 5 florins papier-argent équivalaient à 6 florins papier-cuivre. Les traitemens des fonctionnaires civils ou militaires ont été payés, jusqu’en 1846, partie en espèces, partie en papier-argent, partie en papier-cuivre ou en cuivre (duiten), (le florin-cuivre a été supprimé pour le service public depuis 1846.) La grande masse des revenus du gouvernement est perçue en monnaie de cuivre ou en papier-cuivre. Certains revenus sont perçus en papier-argent, par exemple, les droits d’entrée et de sortie au-dessus de 25 florins ; mais il faut remarquer que, parmi les droits perçus à la sortie, figurent pour plus de 2 millions de florins de droits fictifs que la Maatschappy est censée payer sur les produits transportés par elle en Europe au compte du gouvernement.

Les comptes du gouvernement sont tenus en florins, avec indication des recettes où dépenses en papier-argent, papier-cuivre et argent-espèces ; mais, dans celles des recettes ou dépenses qui comprennent ces trois natures de valeurs, le total est exprimé en florins, sans tenir compte de la différence, réelle de ces valeurs. La rédaction du budget colonial se complique de l’introduction (comparativement récente) de ce qu’on appelle le capital administratif. Ce capital de 12,500,000 florins, dont deux cinquièmes argent et trois cinquièmes cuivre, est formé de réserves en argent, papier, cuivre monnayé, fonds de magasins, etc. Il résulte de l’adoption de cet étrange système de comptabilité qu’il est impossible, sur la simple inspection des comptes généraux, de se faire une idée exacte du montant réel ou même approximatif des recettes et des dépenses. Ainsi, au budget de 1845, on trouve pour


chiffre total des dépenses balancées par les recettes réelles ou probable 77,858,428 fl.
mais ce chiffre, qui représenterait au change moyen de 2 fr. 10 c. par fl. 163,02,699 fr.
ne représente en réalité que 132,718,544
C’est donc une différence de 30,784,155 fr.

On voit que la balance réelle du budget colonial, balance au profit de la mère-patrie et qui excède probablement 8,000,000 de fr., ne peut être établie approximativement qu’en écartant soigneusement les causes d’erreur que cette comptabilité exceptionnelle tend à multiplier.


Le budget colonial, pour 1846, évaluait les recettes à 96,561,135 fl.
les dépenses à 84,435,638
L’excédant brut présumé était de 12,125,497 fl.
ou plus de 24,000,000 fr.

Nous doutons que ces prévisions favorables se soient réalisées. Les