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I — COMPOSITION DE LA DIÈTE

Nous l’avons déjà dit, tous les députés des villes libres, représentant un nombre d’habitans égal à peu près à la noblesse des cinquante-deux comitats, n’ont qu’une seule voix à la diète ; ils votent comme ordre. Les députés de la noblesse, au contraire, votent par tête, et ont ainsi environ cent voix contre une. Voici, au surplus, de quels élémens se compose la diète ; on comprendra mieux comment la réclamation soulevée par les villes a remis en question le système tout entier. Nous donnons ici le tableau de la dernière diète tenue à Presbourg en 1847.


Première chambre, ou table des magnats
Le palatin, président-né 1
Grands-officiers de la couronne (barones regni), y compris les deux gardiens de la couronne de saint Étienne 13
Archevêques 3
Évêques diocésains 18
Évêques titulaires 21
Évêques du rite grec-uni 5
Évêques du rite non-uni 9
L’abbé primat de Saint-Martin 1
Député du chapitre de Jaszò 1
Gouverneurs des comitats (comites supremi) 52
Gouverneur de Fiume et du littoral hongrois 1
L’envoyé de Croatie 1
Les magnats (princes, comtes et barons), siégeant en vertu de leur droit personnel[1], environ 150
TOTAL 276


Seconde chambre, ou table des états
Le personnal (lieutenant du roi), président 1
Députés des comitats de Hongrie et des trois comitats de l’Esclavonie 98
Députés des districts des Jasighucs, des Kumans et des villes des

Heiduques.[2]

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  1. Le nombre des magnats présens diminue ou s’augmente selon les circonstances. En 1836, la moyenne n’était que de 130, et, dans certaines séances, on en comptait à peine 20 ; en 1847, il s’est trouvé quelquefois jusqu’à 250 votans. Les veuves des magnats et les absens sont, comme on va le voir, représentés à la diète, mais leurs mandataires siègent à la seconde chambre.
  2. Les deux premiers districts sont de certaines portions de territoire, au centre de la Hongrie, dont les habitans, au nombre d’environ cent mille, jouissent de privilèges particuliers et sont placés sous l’autorité directe du palatin. Les villes des Heiduques, d’une population de 30,000 ames, ont été affranchies par le roi Corvin, et Marie-Thérèse a renouvelé leurs privilèges.