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DE


L’ÉTAT DES FINANCES


AVANT LE 24 FEVRIER.




Il y a six mois, le 9 mars 1818, un des fondateurs de la république, alors ministre des finances, dans un rapport adressé au gouvernement provisoire, insérait ces solennelles paroles : « Ce qui est certain, ce que j’affirme de toute la force d’une conviction éclairée et loyale, c’est que, si la dynastie d’Orléans avait régné quelque temps encore, la banqueroute était inévitable. Oui, citoyens, proclamons-le avec bonheur, avec orgueil : à tous les titres qui recommandent la république à l’amour de la France et au respect du monde, il faut ajouter celui-ci : la république a sauvé la France de la banqueroute[1]. »

Deux mois plus tard, le 8 mai, le même ministre, parlant à l’assemblée nationale, résumait en ces termes l’histoire financière du gouvernement déchu : « C’était la désorganisation érigée en système, et au bout du système la banqueroute. » Puis il finissait en s’écriant comme le premier jour : « La république a sauvé la France de la banqueroute ! »

Un ancien ministre de la monarchie, M. Lacave-Laplagne, crut

  1. Moniteur du 10 mars, p. 580, troisième colonne.