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MÉLANGES SCIENTIFIQUES.




LES CRISTAUX. — LES PIERRES PRECIEUSES.[1]




L’étude des minéraux, abstraction faite de ses applications, présente certainement moins d’attrait que celle des plantes ou des animaux. Nous ne rencontrons plus ici la vie, cet agent inconnu dont les manifestations multiples nous désespèrent et nous attirent tout à la fois par la variété infinie, par la difficulté même des problèmes qu’elles livrent à nos recherches. Toutefois ne dédaignons pas le règne minéral, parce qu’il est, sous ce rapport, moins richement partagé que ses frères. Cette nature morte a aussi ses mystères. A celui qui sait l’interroger avec persévérance, elle révèle bien des vérités utiles, bien des faits intéressans ou curieux dont plusieurs, repris plus tard par le chimiste ou le physicien, nous dévoileront peut-être un jour quelques-unes des lois qui président à l’organisation intime des corps. A ce point de vue, on peut, en quelque sorte, dire que les minéraux ont aussi leur physiologie.

Quoi de plus étrange, en effet, que de voir un simple arrangement de molécules transformer la même substance en des corps d’aspect très différent et doués quelquefois des propriétés physiques les plus diverses ! Prenez, par

  1. Traité de Minéralogie, par A. Dufrenoy, membre de l’Institut, ingénieur en chef des mines, Paris, 1847.