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DE LA


POLITIQUE ÉTRANGÈRE


DE LA FRANCE


DEPUIS LA RÉVOLUTION DE FÉVRIER[1].




Dans le grand bruit que fait en ce moment à nos oreilles le tourbillon de nos affaires intérieures, peut-on, sans être trop mal venu, réclamer un instant d’attention pour notre politique étrangère ? On en doute en vérité, et il n’y aurait pas trop moyen de se plaindre, si on nous la refusait. Inquiets, comme nous le sommes, pour tout ce que nous avons de plus cher, inquiets chaque matin pour la fin du jour, et chaque soir pour le lendemain, tout ce qui exige qu’on porte un peu loin ses regards nous paraît au-dessus de nos forces et d’un intérêt secondaire. Nous refoulons nos susceptibilités, naguère encore si vives, de dignité nationale et d’influence politique, comme on renonce à des jouissances superflues qui rappellent douloureusement une prospérité passée, et

  1. Ce travail n’est peut-être pas d’accord en tout point avec la ligne que nous avons suivie dans les affaires d’Italie ; mais il nous vient d’une source trop sûre, trop honorable, pour que nous ne l’accueillions pas avec empressement : il est d’ailleurs de nature à jeter un jour nouveau sur la politique extérieure de la France depuis la révolution de février. (N. d. D.)