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LA


PROPAGANDE DEMOCRATIQUE


EN POLOGNE.




J’ai dernièrement expliqué l’origine, le caractère et le but de cette conspiration permanente organisée dans l’exil par les démocrates polonais[1] ; j’ai tâché d’éclaircir la mission particulière qu’ils s’étaient attribuée vis-à-vis d’une société si différente de nos sociétés modernes ; j’ai montré comment ils entendaient reconstruire un peuple et ressusciter une patrie en faisant leurs paysans propriétaires pour les faire citoyens. Je n’ai point alors dissimulé les erreurs et les torts qui me semblaient compromettre la noble cause servie par ces ardens soldats. J’ai dit qu’ils avaient été trop cruellement injustes dans leurs inimitiés, j’ai dit qu’ils s’étaient trompés en prenant l’institution républicaine pour la condition exclusive et absolue du progrès national : je le crois encore aujourd’hui ; mais alors aussi je disais que la Pologne n’était pas morte tant qu’il lui restait des fils si admirables ; je disais, je sentais qu’elle vivait toujours par eux d’une vie profonde et féconde : je le crois aujourd’hui plus que jamais.

  1. Voyez, dans la livraison du 15 février, l’article sur l’Émigration et la Démocratie polonaises. — J’emprunte encore cette fois, sinon dans leur ordre, du moins en substance, les excellentes études fournies à la Gazette allemande de Heidelberg par son correspondant anonyme. J’ai en même temps sous les yeux les actes complets du dernier procès des Polonais devant la haute cour de Berlin.