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l’accroissement de la consommation du café, depuis le commencement du siècle, a répondu à l’abaissement du droit.

CONSOMMATION DU CAFÉ.


Années Droit. La livre pesant. Quantités consommées Consommation moyenne par tête[1]
1801 4 sh. 6 den. 750,861 liv. 0 liv. 1.99 onces.
1811 0,7 6,390,122 0 liv. 8.12
1821 1,0 7,327,263 0 liv. 8.01
1831 0,6 21,842,264 1 liv. 5.49
1841 0,6 27,298,322 1 liv. 7.55
1842 0,4 28,519,646 1 liv. 8
1843 0,4 29,979,404 1 liv. 9
1844 0,4 31,352,882 1 liv. 10
1845 0,4 34,318,095 1 liv. 12
1846 0,4 36,781,391 liv.1 13 1/4

L’influence des réductions successives de la taxe est tellement apparente dans ce tableau, qu’il serait superflu de la faire ressortir.

On trouve des résultats pour le moins aussi frappant en ce qui concerne le cacao. Voici un tableau qui indique les réductions de droits effectuées depuis 1820 et les progrès de la consommation qui en ont été la conséquence.

CONSOMMATION DU CACAO.


Années Droit. La livre pesant. Quantités consommées
1820 1 sh. 0 den. 276,321 liv.
1825 0,6 247,251
1830 0,6 425,382
1832 0,2 1,150,193
1844 0,2 2,590,528
1846 0,2 2,962,327

On voit que, depuis 1820 jusqu’en 1825, la consommation du cacao, alors insignifiante, avait plutôt diminué qu’augmenté. Plus tard, sous l’influence de deux réductions successives du droit, elle s’élève rapidement, au point qu’elle est plus que décuplée dans un espace de vingt et un ans. Quelque énorme que soit cet accroissement, ce n’est pas encore peut-être la circonstance la plus saillante de ce tableau. Ce qu’il faut remarquer surtout, c’est qu’avant 1825 la consommation du cacao était presque nulle en Angleterre, en sorte qu’on aurait pu dire alors de cette denrée ce qu’on dit en France par rapport au thé, qu’elle n’entrait pas dans les habitudes du pays. Voilà pourtant que, sous l’empire

  1. Ce calcul de la consommation par tête se rapporte à la Grande-Bretagne seulement, non compris l’Irlande.