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et au plus considérable des chapitres de cette section. On n’y trouve pas moins de 160 à 170 articles de genres très différens, et dont quelques-uns sont d’une importance très haute. En voici la nomenclature abrégée : peaux préparées, peaux ouvrées, pelleteries ouvrées, feutres, chapeaux, nattes ou tresses de paille, d’écorce et de sparte, vannerie, cordages, liège ouvré, iris de Florence ouvré, orfèvrerie, bijouterie, plaqués, horlogerie, monnaies, caractères d’imprimerie, machines et mécaniques, instrumens d’optique, de calcul et d’observation, instrumens de chimie et de chirurgie, instrumens aratoires, outils, toiles métalliques, aiguilles à coudre, hameçons, plumes en métal, coutellerie, armes, munitions de guerre, ouvrages en métaux, ouvrages en caoutchouc, voitures, embarcations, agrès et apparaux de navires, tabletterie, bimbeloterie, mercerie, boutons, cheveux ouvrés ; ouvrages de modes, fleurs artificielles, parapluies et parasols, ouvrages en bois, meubles de toute sorte, instrumens de musique, effets à usage, objets de collection.

A voir le nombre de ces articles et l’importance de plusieurs, ne semblerait-il pas que, sur l’ensemble du chapitre, le revenu devrait s’élever au moins à 10 ou 12 millions ? Au lieu de cela, nous voyons qu’il n’a pas excédé, en 1843, 4,733,120 francs, chiffre encore supérieur à celui de l’année 1844, qui n’avait été que de 3,966,858 francs. Pour comprendre cette exiguïté des résultats obtenus, il suffit de jeter les yeux sur le tarif. Les prohibitions absolues y sont en assez grand nombre, et, sur les produits qu’elles n’atteignent pas, les droits sont excessifs.

Sont prohibés : les peaux préparées non spécialement dénommées, les ouvrages en peau ou en cuir non dénommés, les plaqués, la coutellerie, les ouvrages en fonte, en fer, en tôle, en fer-blanc et en acier, les ouvrages en cuivre autres que ceux qui sont simplement tournés, les ouvrages en étain autres que la poterie ou en zinc et autres métaux non dénommés, les voitures suspendues garnies ou teintes, les bâtimens de mer, enfin les ouvrages en tabletterie autres que les billes de billard et les peignes. Voilà, certes, une liste assez étendue d’objets pour la plupart fort importans. Encore avons-nous omis dans cette énumération les armes de guerre, la poudre à tirer, les capsules de poudre fulminante et les projectiles. La coutellerie seule, si elle était admise à l’importation moyennant un droit convenable, pourrait former un article de recette assez productif ; et pourquoi est-elle prohibée ? On serait vraiment fort en peine de le dire. Cette prohibition s’explique d’autant moins que, sur un article de ce genre, la contrebande est très facile et qu’elle s’exerce activement. Donnez à la fabrique française le fer et l’acier à bon marché, et elle se trouvera à coup sûr, même sous l’action d’une concurrence ouverte de la part des