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roi, et, s’il plaisoit à sa majesté et à monseigneur le prince de donner cette puissance auxdits échevins ou de commander qu’ils en informent, ils en feront amplement leur devoir. — Sont bien avertis qu’il y a des coureurs de pavé de nuit en armes et qui chantent les chansons de Marot, ce qui sera facile à rabattre par MM. de la justice, et les habitans y donneront aide, etc. »

(1560, 18 novembre.) « Monseigneur Charles de Bourbon, gouverneur d’Orléans et de Chartres, ayant adressé diverses questions aux bailly, etc., de Chartres, notamment sur l’administration de la ville, il lui fut répondu que dans la ville il n’y a pas de maire, mais des échevins, etc. »

(1562-1563, 15 janvier.) « Sur la proposition faite que pour exécuter plus promptement les mandemens du roi qui sont ordinairement reçus par les échevins de la ville, il est besoin d’avoir un maire qui préside, ordonne, appointe et expédie tout ce qui se présente d’affaires en la chambre, et qu’à cet effet il lui soit attribué juridiction politique en la ville, et en ayant communiqué à MM. du chapitre de Chartres, a été arrêté qu’il sera présenté requête au roi, afin qu’il lui plaise accorder à la ville un maire qui aura juridiction politique, présidera et ordonnera en ladite chambre. »

(1562-1563, 15 janvier.) « Sur la proposition faite, que pour exécuter plus promptement les mandemens du roi qui sont ordinairement reçus par les échevins de la ville, il est besoin d’avoir un maire qui préside, ordonne, appointe et expédie tout ce qui se présente d’affaires en la chambre, et qu’à cet effet il lui soit attribué juridiction politique en la ville, et en ayant communiqué à MM. du chapitre de Chartres, a été arrêté qu’il sera présenté requête au roi, afin qu’il lui plaise accorder à la ville un maire qui aura juridiction politique, présidera et ordonnera en ladite chambre. »


Voilà où Chartres en est arrivé ; la ville s’administre enfin ; elle réclame et obtient la juridiction politique d’un maire ; au fort des guerres religieuses, les conquêtes de la roture chartraine sont nombreuses, comme on le voit ; elle a son maire, ses échevins, sa taxe des pauvres, ses ouvroirs, ses éviers ou pompiers en cas d’incendie, enfin son collége.

D’ailleurs, cette ville catholique fut, entre 1570 et 1590, un des centres ligueurs les plus fervens. Quant à massacrer les huguenots, on n’y pensait pas, mais on les chassait ; les échevins avaient la charité de les protéger contre « le commung, » et cinq réformés se mirent sous la protection de l’hôtel-de-ville ; il fut seulement enjoint aux huguenots de ne pas s’assembler et de ne sortir de leurs maisons ni avant huit heures ni après six. Dans toute la Beauce, à Chartres surtout, le populaire prend en main la cause de la vieille foi ; l’impulsion ligueuse vient d’en bas. Les malsentans de la foy s’avisent, le 27 avril 1561, de crier dans les rues qu’il faut briser les images ; chaque bourgeois sous son auvent et sur le pas de sa porte s’irrite contre les blasphémateurs et leur court sus ; archers et gentilshommes, au lieu d’arrêter les huguenots, arrêtent les bourgeois, et l’échevinage s’assemble. Alors tout s’allume. Visites domiciliaires de marcher ; saisies d’armes, saisies de