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provoqué et mis en train, on repousse vigoureusement l’injure. Je conseille aux négligens historiens d’étudier dans les notes que voici le vrai règne de François Ier.

(1523-1524.) « Taxation sur les villages circonvoisins pour la provision de vins et autres choses à l’égard du passage desdits lansquenets. — Ordre aux dits paroissiens, sous peine d’être déclarés désobéissans et rebelles, de fournir et d’amener, incontinent les lettres reçues, la nourriture pour 4,500 lansquenets qui doivent loger à Chartres, et qui leur sera payée au taux du roy. — Dépense payée en vin, pain, gibier et autres viandes dans le séjour de M. le duc de Sufforck, M. de La Motte au Groing, leurs serviteurs et domestiques. »

(1523-1525, 5 janvier.) « Sur le bruit qui court que 2,000 lansquenets ont dessein de prendre logement dans la ville, a été conclu qu’on envoyera vers les capitaines pour leur remontrer que la ville est franche et exempte de loger des gens de guerre, et que la ville leur fera don de la somme de 10 écus d’or. — Ordonné qu’on choisira 20 personnes de bon guet pour faire la garde tant de jour que de nuit au haut et au bas des portes Chatelet et de Saint-Jean et sur les murs de la ville, afin d’empêcher que lesdits lansquenets n’y prennent logis. — Ordre de François, roi de France, par lequel comme il est nécessaire que ces lansquenets, sous les ordres de M. le duc de Sufforck qui les conduit pour certaine entreprise, passent pour recouvrir leur chemin en bon ordre et police sans piller ni faire aucune insolence sur ce territoire, il est besoin de leur faire donner les vivres et étapes par où ils passeront : donné à Saint-Germain-en-Laye, le 15 juillet 1523 »

(1524-1525, 17 janvier.) « Requête présentée à M. le bailly de Chartres ou son lieutenant et à MM. les échevins par les gagiers et habitans des paroisses de Nogent-le-Phaye, Gouville, Cottainville, Soulleres, Berchères-la-Maingor, Brunelle-le-Comte, Saint-Ligier-des-Aubés, Franconville et autres villages adjacens, par laquelle ils exposent qu’outre qu’ils sont réduits, par la stérilité du pays, par les tailles et impôts, à une extrême pauvreté, ils sont chargés d’une foulle de gens d’armes et ordonnances tant de pied que de cheval logés en leurs maisons, qui forcent leurs femmes et filles, rompent leurs coffres pour avoir de l’argent, les baffouent avec des cordes in pudicis membris, les contraignent de danser, nudae in plateis, et pudica exhibere et mammas et denique candelas tenere incensas dum veneri cum feminis conjuges indulgerent, et forcent les supplians d’aller à Chartres pour avoir vin, pain, gibier et viandes excellentes, pour les traiter ; pourquoi requièrent d’y mettre ordre et pourveoir, étant obligés, de quitter leurs maisons et biens et de s’absenter du pays, ou de permettre aux supplians de s’assembler à cri public et son de cloches pour expulser leurs ennemis. — Pour remédier à ces excès, forces, violences et exactions, a été ordonné qu’on écrira à Paris au procureur des habitans de Chartres pour recouvrer le double d’un arrêt rendu en la cour du parlement contre les gens de guerre touchant leurs violences et excès, et qu’ensuite on appellera en la chambre M. le bailly de Chartres et MM. les gens du roi pour pouvoir remédier à ces désordres, et a été répondu aux habitans des villages cy-dessus qu’ils eussent à bailler leur requête par écrit. (Le compilateur dit qu’il y avait beaucoup d’autres requêtes du même genre.) »