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DE


L'ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE


EN FRANCE.




Malgré l’immense événement accompli le 24 février, les questions relatives à l’enseignement, en acquérant peut-être plus d’importance, n’en demeurent pas moins posées à peu près dans les mêmes termes-. Naguère les mots réforme de l’enseignement et réforme universitaire étaient pour ainsi dire synonymes à raison, du rôle prédominant de l’Université. Ils le sont encore aujourd’hui. Au lieu des idées outrées de liberté, conséquence logique d’une révolution toute populaire, on voit se manifester de toutes parts les symptômes d’une réaction au moins exagérée. Depuis que le pouvoir exécutif s’appelle l’état et non plus le gouvernement, démocrates et socialistes semblent rivaliser d’ardeur pour abdiquer entre ses mains jusqu’à leur personnalité. Certes, les hommes qui veulent faire l’état banquier, industriel, commerçant, voudront, à plus forte raison, qu’il soit instituteur et enseignant.

Ici du moins ils auront pour eux le droit et la raison. Dès-lors il est impossible que nos législateurs n’aient pas à compter avec un corps puissant par le nombre de ses membres, par la position sociale de presque tous, par l’illustration de plusieurs. La république, comme la monarchie, ne peut toucher à l’enseignement sans se préoccuper beaucoup de l’Université. Celle-ci à son tour aurait grand tort de se refuser à une réforme impérieusement exigée par le mouvement des esprits,